logo eowin
Vos contenus, notre mission

Actualités

Nos collègues ont du talent : Régine vous fera aimer les beaucerons

9 novembre 2022

Si vous n’avez pas déjà eu l’occasion de parler chiens avec Régine, vous avez raté quelque chose. Son enthousiasme est contagieux et comme elle partage volontiers ses connaissances, c’est un plaisir d’échanger quelques mots avec elle. Assistante administrative pour un de nos clients, Régine est aussi élue du personnel et passionnée par des chiens de berger qu’elle élève avec amour.

Comment t’es venue l’envie d’avoir des chiens ?

Toute petite je vivais en ville, mais dès que possible, je m’échappais à la campagne chez ma grand-mère. Elle avait une ferme dans le Loir et Cher, avec des vaches, des cochons des moutons, des chèvres, des lapins et une basse-cour. Quand on me demandait ce que je voulais faire quand je serais grande, je répondais : « fermière ». Il n’y avait pas que les chiens, j’aimais tous les animaux et j’en ramenais de toutes sortes à la maison, au grand dam de ma mère. Dès que j’ai pu, j’ai eu des chats et des chiens chez moi, parfois des animaux de basse-cour. Mais très vite, on se trouve plus d’affinités avec certaines espèces et certaines races. J’adore les chats et j’ai également élevé des maine coon jusqu’en janvier 2022, mais c’était beaucoup de travail, en plus du reste (ma journée de travail pour Eowin et les chiens), alors j’ai arrêté l’élevage de chats, ce qui ne m’empêche pas d’en avoir toujours à la maison.

Quand as-tu commencé à élever des chiens ?

C’était une évolution naturelle. En fait, ma première portée officielle remonte à 1990 (et c’était déjà des beaucerons, race que je connaissais bien puisque ma grand-mère en avait pour mener les troupeaux). Quand j’étais en congé parental, j’étais à la maison et je pouvais facilement m’organiser pour leur consacrer le temps qu’il fallait. Mais de toute façon, le pli était pris, je n’ai pratiquement jamais arrêté. J’ai continué même si avant la journée de travail, puis une fois rentrée chez moi en toute fin d’après-midi, c’est toujours une deuxième journée de travail qui commence. C’est un choix qui n’est pas toujours simple, mais il est complètement assumé et je ne changerai de vie pour rien au monde.

Pourquoi les beaucerons ?

Le beauceron est avant tout un chien de travail. C’est sans doute ce qui l’a protégé d’une évolution hypertypique, malheureusement classique et très marquée chez les chiens victimes de la mode. Parce que tout le monde a envie au même moment d’un chien à la gueule aplatie, ou qui ressemble à une peluche miniature, on fait des croisements pour l’esthétique au détriment de la santé physique et mentale de l’animal. Le beauceron par contre reste un chien rustique. Le standard de la race a peu évolué. C’est un chien du premier groupe, un bon chien de garde, de 35 jusqu’à 50 kg pour les plus gros spécimens, mais très affectueux avec ses maîtres.

Un chien rustique et campagnard

Au départ, c’est un chien de ferme, rustique et campagnard, un chien de berger, en plus d’être bouvier (ce qui n’est pas habituel). C’est vraiment un chien polyvalent. Il est encore aujourd’hui parfaitement capable de mener un troupeau de moutons, de chèvres ou de vaches. Par sa morphologie, par sa stature, par sa culture, il sait se faire respecter par les bovins. Il pousse les animaux, tourne autour, les impressionne, mais ne les mord pas. Dans les expos canines, il passe des épreuves supplémentaires. Il ne faut pas qu’il ait peur des coups de feu ou d’un homme d’attaque. Et puis, comme il a le poil court, il demande peu de brossage, contrairement au bobtail par exemple, pour qui il faut facilement deux heures de brossage par semaine (j’en ai élevé aussi).

Il est facile à vivre

Le beauceron a en général un très bon caractère. Il est facile à vivre, vieillit bien et stresse nettement moins que d’autres chiens. C’est un chien français de pure souche, il n’a jamais été mélangé avec d’autres races de chien. Il n’a jamais été vraiment à la mode ou beaucoup médiatisé et son cheptel est constant.

Les amateurs de beaucerons sont en général des gens qui ne se compliquent pas la vie. Ils sont responsables et attachés à cette race. Un beauceron partagera leur vie pendant une décennie ou plus et laissera un grand vide après son départ. S’il est remplacé, ce sera bien souvent par un autre beauceron. Beauceron un jour, beauceron toujours !

D’ailleurs, on trouve peu de chiens de cette race à la SPA. C’est un signe.

Une journée type ?

Ma journée classique commence tôt le matin. Il faut leur donner à manger et à boire, parfois faire des soins et un peu de toilettage. C’est un vrai sacrifice de vie, on peut dire adieu à son jardin et à un intérieur tout propret, avec des tapis persans et des meubles en bois de rose. Mais c’est aussi une vraie passion. Ce qui est certain, c’est que le télétravail facilite mon organisation. Une fois ma journée pour Eowin terminée, je continue le travail avec les chiens. Quant aux loisirs, quand il me reste un peu de temps, tout tourne pour l’essentiel autour de l’élevage. Jusqu’au covid, j’ai été éducateur canin à donner des cours tous les dimanches dans un club, pour que les propriétaires apprennent l’obéissance à leur chien (ramener des objets, faire des sauts et marcher au pied). Et régulièrement, j’emmène mes chiens en expositions canines, pour les faire confirmer. J’en ramène des coupes et des médailles à la plus grande joie de mon petit-fils.

C’est compliqué d’être éleveur ?

On ne peut pas dire que ce soit compliqué, mais pour le faire sérieusement, il faut une vraie implication. J’ai suivi une formation à la Société centrale canine, avec des vétérinaires et je fais régulièrement des mises à niveau de mes connaissances. Tous mes chiens sont enregistrés au livre des origines françaises (LOF). On ne peut pas faire n’importe quoi, vendre des animaux malades ou dangereux ou encore vendre à des irresponsables. Je rencontre tous les acheteurs personnellement.  Ce n’est pas imparable, mais avec la pratique, on sent tout de suite si on a affaire à des gens sérieux. Quand je vends un chiot à deux mois, il est déjà bien « démarré » et sociabilisé. Il n’aura pas peur de tout et ne fera pas ses besoins partout. J’ai un site internet, que je tâche de mettre à jour assez régulièrement, mais beaucoup de contacts se font par bouche à oreille et ceux qui m’ont déjà acheté un chien reviennent souvent.

As-tu des nouvelles des chiens que tu as élevés ?

Oui ! Une petite beauceronne arlequine de mon élevage fait du cavage pour la plus grande joie de ses propriétaires (un reportage lui a même été consacré à la télévision), d’autres participent à des épreuves de recherches utilitaires pour retrouver des gens ou des objets, il y a un chien visiteur dans les maisons de retraite. D’autres font du sauvetage à l’eau (activité généralement réservée aux Terre Neuve), sont gardiens dans des propriétés, des entreprises et de plus en plus dans les centres équestres, ou encore chiens régulateurs dans les clubs d’éducation canine (principalement des arlequins). J’ai même un qui lève le gibier pour son maître chasseur. Un autre a suivi un entraînement spécial et a suivi son maître pour la traversée de la Corse par le GR20 avec son petit sac à provisions sur le dos. Les beaucerons s’adaptent à toutes les situations et suivent leurs maîtres dans toutes leurs activités : jardinage, natation, balades à pieds, à cheval ou à vélo, restaurant, sports canin (agility, canicross, pistage, ring… tout est possible). Le beauceron est aussi très apprécié à l’étranger. Certains de mes chiots sont partis en Hongrie, en Allemagne, en Belgique, en Suisse, en Roumanie, à la Réunion, en Finlande, à Djibouti et en Algérie.

 

Pour en savoir plus :

Site internet de l’élevage : https://bergersdeloiseaujaune.chiens-de-france.com/berger-de-beauce.html

Le Club officiel du beauceron : https://amisdubeauceron.org/education/education.html

Sur wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Berger_de_Beauce